dimanche 23 juin 2013

Communiqué de Plus Belle Notre Verzée - 18 Juin 2013

Après une relative accalmie en 2012 due à la fois à l’arrêt de projets éoliens comme celui des Halleries à Pouancé et à la mise en place du Grenelle 2 nous assistons, suite à la publication du Schéma Régional Eolien (SRE) et de la loi Brottes, à un retour en force des projets, par les promoteurs, visant à une extension de parcs éoliens existants, à définir de nouveaux projets ou redéfinir d’anciens ; tout cela facilité semble-il par une loi et des règles administratives plus permissives.

En effet, le SRE (Schéma Régional Eolien) des Pays de la Loire, dévoilé le 8 février, sans réelle concertation avec les populations, permet un déploiement soutenu de l’éolien. 
Il a déterminé favorables à l’implantation d’éoliennes géantes 76 % des communes de la région qui se verrait dotée, à l’horizon 2020, de 850 « aérogénérateurs »
Ainsi toutes les communes du canton de Pouancé sont concernées. Par sa situation excentrée ce canton se verrait traversé et entouré, si l’on y comprend les communes limitrophes de Mayenne, d’Ille-et-Vilaine et de Loire Atlantique, d’une cinquantaine d’aérogénérateurs !
                                   
Désormais le SRE (Schéma Régional Eolien) s’impose à tous et annule les ZDE (Zones de développement éolien) qui, bien qu’imparfaites, représentaient une régulation permettant un développement concerté de ces zones, voire un obstacle à la dissémination des aérogénérateurs. 

La loi Brottes, votée le 11 mars, 
  • est en phase avec le SRE (Schéma Régional Eolien), 
  • confirme le tarif préférentiel de rachat de l’électricité par EDF dès la signature des contrats (sécurité en matière de prêts bancaires), 
  • supprime la règle du minimum de cinq éoliennes par parc ce qui favorisera le mitage de leur implantation (en fait avait été abolie dès le 4 octobre 2012).
Une invasion de ces énormes machines est à craindre mais fort heureusement, conscients du danger que représenterait l’industrialisation anarchique d’une zone rurale, à l’efficacité douteuse, au coût dispendieux, au développement économique très limité, Plus Belle Notre Verzée a engagé avec la fédération Vent d’Anjou, composée de 26 associations, un recours en annulation du SRE (Schéma Régional Eolien) au tribunal administratif de Nantes.                                                                    

Nous le répétons, la ruée pour installer ces aérogénérateurs géants n’existe que parce qu’elle représente une manne financière qui intéresse en premier lieu les promoteurs industriels, les collectivités territoriales qui croient, au vu de chiffres mirobolants, aux retombées fiscales alors que ce qui est redonné d’un côté a été pris de l’autre dans la poche du contribuable !

Dans un rayon d’une dizaine de km autour de Pouancé  nous avons connaissance de sept projets, à des stades différents d’avancée, le plus ancien étant celui des Halleries près du champ de courses de Senonnes et pour lequel  la création d’une ZDE avait été refusée par le préfet. Un recours de la société P et T Technologie est actuellement examiné par le Tribunal administratif de Nantes et, quelle qu’en soit l’issue il est probable que le projet rejaillira légèrement modifié. Les autres projets pour lesquels nous n’avons pas d’informations précises sont ceux de 
  • Chazé-Henry, 
  • de Carbay et de Saint-Michel-et-Chanveaux.  
  • Pour le 44, ajoutons Soudan-Erbray et le Petit Auverné, 
  • pour le 35 Eancé-Martigné, pour le 53 Congrier-La Rouaudière. 
Le plus préoccupant, aujourd’hui, est le projet des Landes de Pruillé à Armaillé, engagé depuis 2009 par Eole Generation, filiale d’EDF-Suez, devenue récemment Futures Energies. Ce projet, en phase finale, a été présenté le mois dernier par l’opérateur. 
Il s’agirait de 5 aérogénérateurs de 1,6 MW, d’une hauteur de 130 mètres (pales comprises) situées, mais là nous n’avons pas d’implantation précise, de part et d’autre de la RD 6 qui conduit de La Prévière à Candé, près du menhir de Pierrefrite. 
Les habitants, les riverains surtout, même favorables aux énergies renouvelables, ont pu prendre conscience, au vu de photos montages, de l’impact négatif que les éoliennes gigantesques auraient sur leur cadre de vie. Ils ont pu constater une information insuffisante, un semblant de concertation proposé toujours à posteriori et ne permettant jamais de remettre en cause ni même de discuter un projet aussi important de type ICPE (Installation Classée Pour l’Environnement) en milieu rural, concertation avec la population pourtant prescrite par les règles européennes et françaises.

Les éoliennes étant généralement installées aux frontières communales ce sont plusieurs communes, au-delà même d’Armaillé, qui seraient largement impactées : La Prévière, Pouancé, Saint-Michel-et-Chanveaux, Noellet, Juigné-les-Moutiers, Saint-Julien-de-Vouvantes. Toutes ces communes aux paysages riches de divers patrimoines risqueraient d’être défigurées et détournées de leur vocation au détriment de l’habitat et de ses habitants, de l’agriculture et du tourisme rural.

Ce projet sera examiné prochainement à l’aune du Schéma Régional Eolien lequel est un volet du Schéma Régional du Climat de l’Air et de l’Energie (SCRAE), en cours d’élaboration et qui devrait être publié en janvier 2014. Il est regrettable que le SRE (Schéma Régional Eolien) ait été conçu séparément du SCRAE (Schéma Régional du Climat de l’Air et de l’Energie) qui, suite à la loi du Grenelle 2, doit fixer les orientations face au changement climatique (diviser par 4 nos émissions de gaz à effet de serre), définir « les objectifs qualificatifs et quantitatifs à atteindre en matière de valorisation du potentiel énergétique terrestre, renouvelable et de récupération ».
Dans ces conditions nous voyons mal comment l’objectif régional du schéma éolien de 1750 MW  ‒ 850 aérogénérateurs de 130 à 180 mètres ! ‒ pourrait être réalisé en 2020. Plutôt que de tout miser sur l’éolien n’eut-il pas été préférable d’attendre la mise place du mix énergétique nécessaire à la transition énergétique souhaitée ?

Ce développement inconsidéré de l’éolien ne résout pas le problème du réchauffement de la planète. Pour pallier à sa production intermittente, on doit construire de nouvelles centrales thermiques pour accompagner la hausse continue de notre consommation nous continuons de construire des centrales nucléaires en France et dans le monde. Le problème est vaste et le bilan économique de l’éolien bien faible : coût d’une éolienne installée entre 1,5 et 3 millions d’euros selon la puissance ; paysages naturels et culturels du Haut Anjou dégradés, dévaluation de l’immobilier, injustice sociale… indemnités mais pas pour tous !

Tournons-nous un instant vers l’Angleterre où nous voyons le Ministre de l’Énergie mettre fin à tout nouveau projet éolien terrestre : « Bon débarras les éoliennes, l’un des plus grands délires de la période actuelle » affiche les journaux. Mister Hayes met fin à l’arnaque qui a permis d’immenses fortunes au lobby industriel de l’éolien sur le dos des finances publiques. Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! C’est fait.

Nous avons tous le souci de bien faire et de se comporter en suivant la Charte de l’environnement et du développement afin de parvenir à un 
« territoire respectueux des personnes et de leur cadre de vie. » Alors que faire ? Des solutions existent, parfois proches de nous, dont l’impact sur le milieu naturel est moindre que celui de l’éolien. Dans le bouquet énergétique nous extrayons :
  • La filière bois-énergie, capable de « valoriser une ressource locale et renouvelable tout en travaillant sur les économies d’énergie en diminuant les gaz à effet de serre » (Marie-Jo Hamard, conseillère générale, présidente de la Communauté de communes de Pouancé-Combrée).
  • La biomasse (mais pas les biocarburants qui contribuent à l’augmentation des émissions de CO²) à partir de bois, de paille, de résidus végétaux, d’eaux usées, de boues séchées...
  • Le méthaniseur individuel, à partir de ses déchets.
  • La géothermie, notamment profonde.
  • Le solaire thermique et le solaire photovoltaïque (ce dernier plus polluant)
Promus à un bel avenir si on veut bien favoriser leur développement :
  • dans les procédés de récupération, nous avons la pyrolyse,
  • les piles à combustible,
  • l’hydrogène.
Et bien entendu les économies d’énergie ! 
  • Les bâtiments basse consommation, 
  • la sobriété énergétique…

Plus Belle Notre Verzée, 18 juin 2013