jeudi 15 janvier 2015

Lettre ouverte à Madame Marie-Jo Hamard, présidente de la Communauté de Communes de la région de Pouancé-Combrée

Plus Belle Notre Verzée
Fédération Vent d’Anjou affiliée à la Fédération de l’Environnement Durable
9 boulevard du Vieux Château, 49420 Pouancé
Lettre ouverte à Madame Marie-Jo Hamard présidente de la Communauté de Communes de la région de Pouancé-Combrée
                                                         
Pouancé

Madame la Présidente,

La lecture du ComCom infos d’octobre interpelle les membres de notre association qui, comme vous ne l’ignorez pas, s’est fixée pour but la défense de la vallée de la Verzée, cet admirable environnement naturel, aménagé jusqu’ici par des hommes soucieux de sa conservation dans un développement qui se doit de rester « équilibré » et « harmonieux ».

Ces derniers mots ce sont ceux de votre édito Madame, et nous les partageons. De même nous ne pouvons qu’approuver les efforts déployés avec pédagogie par la Communauté de Communes concernant la réduction et le recyclage des déchets, mais cinq pages ne sont-elles pas un peu trop, ici… Voilà un déséquilibre à rendre jalouse Coccinette… Au moins deux de ces pages n’auraient-elles pu être consacrées à des sujets tout aussi préoccupants ? Mais le déséquilibre est plus grave avec cette avant-dernière page offerte à la société Futures Energies (GDF Suez) l’opérateur éolien du projet des Landes de Pruillé à Armaillé. Cette publicité nous la trouvons contestable, dans son existence comme dans sa forme. Elle manifeste, en esprit, une connivence entre élus et l’industriel éolien. Elle est, en outre, inéquitable. Elle survient au moment de l’enquête publique qui a été reportée de quelques semaines ; on peut même se demander si cet acte n’est pas attaquable ?

En effet, il est inacceptable, dans ce dossier si controversé de l’éolien, tant à l’échelon national que local que la parole ne soit pas offerte à toutes les sensibilités.

Il est incompréhensible quand, dans le cadre de l’Agenda 21, on se force à mettre en place (enfin !) des réunions participatives censées aider à élaborer des projets, à aider les élus décideurs. On cherche en vain de la cohérence…

Il est incompréhensible de ne pas avoir offert, dans le passé comme aujourd’hui, une tribune permettant l’expression et le débat des différentes opinions, aux associations.
Il est paradoxal de voir une majorité d’élus souhaiter un projet industriel sensé participer au développement économique, éviter à tout prix d’en produire l’argumentation auprès de la population. Le choix a été de faire évoluer les choses dans le secret et le silence sans se poser les essentielles questions de savoir si ces aérogénérateurs étaient, par exemple, vraiment écologiques, vraiment économiques… Non, l’éolien est dans le vent, cela suffit à le justifier, ne dépensons pas notre énergie à discuter, face aux Contre, faisons le gros dos !
Il y aurait pourtant, dans ce vif contexte éolien pouancéen, lieu à s’informer, à étudier, à discuter d’au moins cinq projets (une trentaine d’aérogénérateurs), de leur opportunité ou non à encercler le chef-lieu de canton et enlaidir ses villages bocagés.

Le vent souffle… ou pas ! Il tourne… ou pas ! En l’occurrence il vient de tourner à Senonnes où pour la première fois dans la région un conseil municipal s’est prononcé en majorité contre le projet des Halleries. Nous attendons l’avis des autres municipalités mais nous notons que les opinions évoluent vers une prise de conscience de ce que sont réellement les éoliennes industrielles et des risques que leur installation comporte.
Cette évolution, lente, nous avons pu la voir se dessiner également au niveau national, médiatique, politique… et même chez les écologistes encore divisés parce que trop absorbés à prendre en compte le seul danger nucléaire. Voyez ce que pensent aujourd’hui Hélène Lipietz (ancienne sénatrice EELV) : « … les éoliennes peuvent poser problème, nous avons l’obligation de ne pas recommencer les bêtises du nucléaire et donc de bien réfléchir à leur implantation. », ou Nicolas Hulot : « … au départ, l'énergie éolienne est une très bonne idée, mais à l'arrivée, c'est une réalisation tragique. Si on nous disait au moins que cela permettrait de fermer des centrales, mais ce n'est pas le cas. » Hélène Lipietz ajoutait, dans sa question écrite à Mme la ministre de l’écologie : « Je trouve profondément scandaleux que leur implantation se fasse sans concertation, sans information des citoyens. Un parc éolien ne doit pas être implanté comme on a implanté les centrales nucléaires… parce que nous sommes quarante ans après et que j’espérais que la citoyenneté avait fait des progrès en France. Tel n’est pas le cas… »

Nous ne voulons pas croire que tous, élus ou non, nous ne lisons pas les journaux, n’avons ni radio ni télévision ni ordinateur, aussi sommes-nous tous capables de forger notre opinion autour de débats enrichissants. Il ne suffit pas, aux élus, de faire appel à la population dans des réunions participatives sachant d’ailleurs que peu de participants se déplaceront et qu’une majorité d’élus sera présente. Ne serait-il pas plus profitable que les élus viennent débattre dans les associations, réelles forces vives, notamment celles qui se consacrent à la défense de l’environnement ? Madame la Présidente, Plus Belle Notre Verzée vous y invite.

Réfléchissons ! On ne construit pas un avenir meilleur avec une trentaine d’éoliennes géantes dans le Pouancéen quand on sait, aujourd’hui, qu’elles défigureraient les paysages, qu’elles nuiraient gravement à la santé des riverains et à la survie des animaux, qu’elles pollueraient les sols… Aussi, parce que nous sommes tous d’accord sur la nécessité de développer les énergies renouvelables, faisons-le en connaissance de cause et sans oublier que les paysages, eux, ne sont pas renouvelables !
En espérant, Madame la Présidente, que vous entendrez notre appel à l’information équitable, à la concertation, au débat, au dialogue utile, nous vous prions de croire en l’assurance de nos sincères et respectueuses salutations.


Plus Belle Notre Verzée