Les Echos.fr, édition du 9 septembre 2013 :
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/energie-environnement/actu/0202996428627-le-cri-d-alarme-des-energeticiens-europeens-603617.php
Neuf géants de l'électricité demandent à l'Union Européenne de stopper
l'aide aux énergies renouvelables.
Ces déclarations ont été vivement contestées par les
promoteurs des énergies renouvelables.
Neuf grands fournisseurs européens d'éléctricité (GDF, ENI,
Iberdrola...) ont appelé, mardi, l'Union Européenne à freiner le soutien public au
développement des énergies renouvelables. Ils accusent ces énergies (éoliens,
solaires...) d'entraver les investissements et d'amoindrir la sécurité de
l'approvisionnement énergétique européen.
Les PDG de Suez, Gérard Mestrallet, et d'ENI, Paolo Scaroni,
sont venus présenter au Parlement européen qui siège cette semaine à Strasbourg
des "mesures concrètes pour rebâtir l'Europe de l'énergie", selon un
communiqué commun à ces neuf énergéticiens. Ils déplorent que leurs efforts
d'investissement soient "entravés par l'incertitude sur (leur) rentabilité
en raison notamment de l'absence de cadre politique clair, prévisible et
objectif, fondé sur une législation stable et prévisible".
En cause, selon eux: des subventions trop généreuses pour
les énergies renouvelables, qui dissuaderaient les investissements dans les
énergies traditionnelles et saperaient la rentabilité des centrales électriques
conventionnelles, notamment à gaz, pourtant essentielles à la sécurité de
l'approvisionnement énergétique du vieux continent.
"Nous devons réduire le rythme auquel l'Europe installe
des parcs éoliens et des panneaux solaires. Actuellement, il est
insoutenable", a notamment plaidé Monsieur Mestrallet, selon des propos cités
par le Financial Times. Ces entreprises avaient déjà interpellé en mai l'Union
européenne sur ces sujets. Les sept autres signataires: les dirigeants des
colosses allemands EON et RWE, des espagnols Gas Natural Fenosa et Iberdrola,
l'électricien italien Enel, le néerlandais Gas Terra et enfin le suédois
Vattenfallt.
Ces déclarations ont été vivement contestées par les promoteurs
des énergies renouvelables.
"On ne peut opposer les énergies ainsi, les énergies
renouvelables contre les autres comme le gaz, alors que les défis qui se
présentent à nous n'ont jamais été aussi importants", a déclaré Nicolas
Wolff, président de la fédération professionnelle France Energie Eolienne
(FEE). "L'éolien est une énergie compétitive par rapport à d'autres
sources plus classiques, dont la source est inépuisable et qui contribue elle
aussi à la sécurité de l'approvisionnement énergétique", a-t-il plaidé,
mettant les difficultés des centrales à gaz sur le compte de la conjoncture
générale.
"L'Europe a défini un objectif pour les énergies
renouvelables", visant à porter leur part dans la consommation d'énergie à
20% en 2020, "et nous souhaitons qu'elle continue à les accompagner",
a-t-il affirmé, rappelant qu'il s'agissait d'un impératif pour lutter contre le
réchauffement climatique.